Des bancs du LPA vers une galerie à Manhattan, New York City…

Je me souviens de mon premier tableau. On l’avait fait à deux avec une amie au cours d’un après-midi « options » au Lycée Pilote de l’Ariana . C’était une reproduction du Golfe de Marseille, vu de l’Estaque de Paul Cézanne. Ce tableau a été pour moi le départ d’une aventure si intéressante à vivre et surtout à partager.

Mis à part mes après-midis au lycée avec mon professeur de dessin Mme Lamia Ben Lamine, je n’ai jamais pris de cours de peinture. Je peignais à l’occasion, selon mes envies, d’abord des reproductions puis, en m’inspirant de certains artistes et enfin, mes propres créations. Et au fil du temps, j’ai commencé à aimer ça : la sensation de liberté face à une toile vierge, le choix des compositions, les mélanges de textures et surtout l’interaction avec les couleurs, leur tonalité, leur force, leur pouvoir de déclencher des émotions.

Pneumologue-Allergologue de métier aujourd’hui, je n’ai jamais pensé à choisir cette voie en tant qu’orientation académique. Peut être pour garder cette liberté et cette envie de peindre pour le plaisir, le sien et celui des autres, sûrement aussi pour des considérations plus pragmatiques. J’ai exposé pour la première fois à Sousse il ya deux ans sous l’égide de l’Association de Promotion de la Pneumologie et de l’Allergologie (APPA), et cela m’a permis de m’affirmer auprès de mes collègues, de discuter de mes œuvres, de les partager avec le public, de les voir en leurs yeux et j’ai adoré ça.

Actuellement, je participe à l’exposition de groupe à la galerie du consulat hongrois à New York sous l’égide d’asklepios Med suite à une initiative d’un organisme qui encourage les talents débutants, et penser que mes tableaux ont fait tout ce chemin pour être visibles, pour interpeller les regards et susciter de l’intérêt me remplit de joie et de fierté.

Si je vous raconte ce modeste parcours aujourd’hui, c’est pour vous dire que les passions que l’on a, l’amour de l’art ou de la création qui sommeille en chacun de nous est une chance.

Nous avons tous quelque chose à apporter, à partager avec les autres. Pour moi c’est la peinture, pour vous c’est la musique ou la sculpture. Et même si on a l’impression que dans notre pays, l’art n’est pas reconnu et qu’on se lance tous dans nos carrières scientifiques dès le bac les yeux fermés, il faut entretenir en chacun de nous et surtout de vous, futures générations du pays, cette flamme de la création et de l’intérêt artistique.

Visitons les galeries en Tunisie et ailleurs, lisons sur l’art, nourrissons nos âmes autant que nos cerveaux.

Rien ne nous est inaccessible, brillons et faisons briller ceux et celles qui nous ont permis de déclencher cette étincelle en nous : nos professeurs, notre lycée, notre corps de métier et notre pays.










Eya Tangour (Bac 2002)









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